Début février, nous sommes alertés par la situation d'une jument.
Victime de négligence grave, elle vit sur une parcelle de terre, au sein d'un troupeau, les pieds dans la boue, faible, dénutrie. Il semblerait qu'elle ait perdu la vue.
Son propriétaire n'a visiblement pas conscience que la maltraitance, ce n'est pas forcément que frapper un animal, mais c'est aussi de lui faire subir des privations, l'enfermement, l'abandon et dans l'indifférence la plus totale.
Il nous cède Idiga assez facilement pour éviter les ennuis financiers, dit-il.
Arrivée au refuge, notre vétérinaire intervient aussitôt, notamment pour faire le point sur ses yeux. Mais je ne me fais pas d'illusion… Elle n'y voit quasiment plus, c'est trop tard, l'oeil droit est atteint par une uvéite non soignée, et le gauche c'est stupéfiant : il a littéralement fondu…! Il ne reste quasiment plus rien ! Je n'ose imaginer combien de temps elle a pu souffrir, dans l'ignorance la plus totale, pour en arriver là, la douleur qu'elle a du supporter. Mon vétérinaire me rassure très vite, en m'affirmant que l'oeil est aujourd'hui complètement mort et qu'elle ne ressent plus rien.
Nous la mettons sous antibiotiques car elle a aussi une infection urinaire. Un traitement oculaire est prescrit pour l’oeil restant, et nous la réalimentons progressivement. Je ne vous parle même pas, comme a chaque fois, des vaccins, vermifuges, l'infestation de tiques, vers…
La bonne nouvelle c'est qu'elle a très rapidement pris ses marques. Elle est dans notre petit troupeau de gentils convalescents, les plus fragiles. La bonne entente règne. Elle a été prise sous l'aile de Djazz et Ponta.
Idiga adore que l'on prenne soin d'elle, toujours partante pour un câlin, c'est la chouchoute des bénévoles !
Très gourmande, à l'heure où je vous parle, nous avons quasiment arrêté les compléments car la belle c'est bien enrobée !