Chers adhérents,
Depuis sa création, notre refuge a toujours tendu la main à ceux qui ne peuvent se défendre : des chevaux, ânes et autres équidés marqués par la souffrance. Aujourd’hui, mon cœur se serre face à une urgence particulière et je me tourne vers vous avec une demande particulière, un projet qui dépasse nos frontières et nos habitudes.
Lors des récents conflits entre Israël et Gaza, les ânes, compagnons fidèles des populations locales, ont été des victimes silencieuses. À Gaza, ils jouaient un rôle essentiel : ils transportaient l’eau, les vivres et les blessés là où les véhicules ne pouvaient aller, à travers des paysages dévastés. Mais la guerre n’a épargné personne. Ces ânes, témoins de l’horreur, ont subi les bombardements, la faim, les blessures et l’abandon. Certains ont erré, traumatisés et affamés, d’autres ont été mutilés ou tués dans les explosions.
En Israël, au-delà du contexte de guerre, les ânes vivaient – et vivent encore – des conditions de vie souvent terribles, marquées par la maltraitance et la négligence. Utilisés comme outils de travail dans les zones rurales, ils sont exploités jusqu’à l’épuisement, privés de soins, de nourriture, ou abandonnés lorsqu’ils ne sont plus « utiles ». Leur souffrance s’inscrit dans une routine tragique : blessés par des charges trop lourdes, maltraités par ignorance ou par agacement, et parfois vendus pour finir dans des abattoirs où leur calvaire atteint son comble.
Face à cette double tragédie, nous souhaitons agir concrètement. Notre refuge, bien que modeste, projette de rapatrier par voie aérienne 25 ânes en détresse. Un chiffre qui peut sembler dérisoire face à l'ampleur de la situation, mais qui représente un effort immense pour une petite structure comme la nôtre.
Chaque vie sauvée est une victoire contre l'indifférence.
Je sais que cette démarche peut sembler ambitieuse, surtout lorsque nous avons tant à faire ici en France. Mais je crois que tendre la main à ces victimes de guerre n’affaiblit pas nos engagements locaux : cela les renforce en montrant que notre compassion est sans frontières.
Ce projet est aussi une occasion de redécouvrir à quel point les ânes sont des êtres merveilleux, souvent injustement méconnus. Ce sont des animaux incroyablement intelligents, dotés d’une grande sensibilité et d’un instinct de survie remarquable. Contrairement aux idées reçues, leur prétendue obstination n’est rien d’autre qu’une preuve de prudence et de réflexion.
Un âne n’agira jamais sans avoir évalué les risques, ce qui en fait un compagnon fiable et attentif.
Les ânes sont également très affectueux, une fois qu’ils ont appris à faire confiance. Ils tissent des liens profonds avec ceux qui les entourent, qu’il s’agisse d’autres animaux ou des humains qui prennent soin d’eux. Leur regard doux et curieux semble porter la sagesse de toutes les épreuves qu’ils ont traversées.
Et pourtant… malgré toutes leurs qualités, les ânes restent souvent incompris et victimes de stéréotypes.
Chaque regard apaisé, chaque pas retrouvé sur la route de la confiance, sera une victoire.
Ces ânes, survivants de l’indicible, méritent une seconde chance. En leur offrant un abri sûr et les soins qu’ils n’ont jamais connus, nous affirmerons que chaque vie, où qu’elle soit, mérite d’être sauvée. Ce projet sera un défi – logistique, financier – mais je crois en notre force collective, en notre capacité à agir pour ceux qui n’ont plus d’espoir.
Nous pouvons redonner une dignité de vie à ces animaux marqués par la guerre, tout en continuant à œuvrer pour ceux qui ont besoin de nous ici. Ensemble, prouvons que l’amour et la compassion sont nos plus grandes forces. Agir pour eux est un acte de solidarité universelle, un rappel que chaque vie compte, où qu’elle se trouve.
Votre soutien serait une lumière d’espoir pour ces animaux.
Ensemble, continuons à bâtir un monde plus juste, ici et ailleurs.
Merci de votre soutien précieux,
Avec toute ma gratitude,
Cynthia