Au mois d'août, nous recevions un signalement pour une jument et une ponette en état d'abandon.
La maison a été vendue et les animaux devaient partir. Finalement, ils sont restés sur place. La jument est cachectique. La ponette elle, semble atteinte du syndrome de Cushing et elle a des babouches impressionnantes qui l'empêchent de se déplacer. Lors de notre contrôle, en plein mois d'août sous 30 degrés, une bassine de 50 litres renversée au sol et un reste de vieux foin souillé.
Nous essayons de rentrer en contact avec la propriétaire en lui proposant de récupérer les équidés à l'amiable. Elle refuse catégoriquement. Nous faisons une petite enquête de voisinage pour en savoir un peu plus et nous apprenons que les animaux seraient abreuvés seulement une fois dans la semaine et très peu nourris. L'enclos est petit et il n'y a plus d'herbe. Dans l'immédiat, le plus inquiétant est le manque d'eau .
Nous prenons tout de suite contact avec la DDPP pour leur expliquer la situation urgente.
Nous apprenons que quelques jours après notre visite, ils ont cassé les clôtures pour s'enfuir, malgré leurs difficultés pour se déplacer. Suite à cela, la propriétaire les enferme dans un box. J'ai su que le box était très sombre et que la jument a passé toutes ces journées à la fenêtre. Ils y passeront en tout 3 semaines. 3 semaines où j'ai insisté lourdement sur l'urgence de la situation auprès des services compétents.
J'ai quand même fini par obtenir le passage d'une vétérinaire mandatée pour un constat. Celle-ci fut très choquée par l'état des animaux notamment de la jument. Elle a jugé son état corporel de 1 sur 5. Il y a urgence, elle est en danger de mort. Ce jour-là non plus, il n'y a pas d'eau, ni nourriture . Elles sont dans leurs excréments.
La jument cherche à sortir par tous les moyens.
L'inspecteur vétérinaire, à la suite de cela, a très vite organisé la saisie avec l'accord du procureur du Finistère.
3 jours plus tard, nous nous rendions tous sur place pour délivrer ces petits cœurs de leur calvaire.
La propriétaire avait été prévenue, elle n'était pas présente mais les avaient déplacés.
À notre arrivée, la ponette était statique à l'entrée du pré, impossible pour elle de se déplacer.
Et puis, au fond du pré, la jument était au sol en train d'agoniser. C'était trop tard. Épuisée, les services vétérinaires ont donc pris la décision de l'euthanasier. Nous sommes repartis seulement avec Zoé.
Difficile de contenir notre émotion le retour fut silencieux, tellement éprouvant encore une fois.